Analyse édifiante du HCP sur l’exode rural au Maroc. L’institut des statistiques qui se base sur les données du recensement général de la population de 2014 indique que les femmes issues de l’exode rural sont plus marquées par l’inaptitude à lire et à écrire que les hommes. De même, la population migrante se caractérise par un niveau d’éducation significativement plus élevé que celui de la population rurale. Autre constat, la composition par sexe des migrants ruraux connaît d’importantes mutations dans le sens d’une féminisation accrue.
Les migrants ruraux au Maroc sont plus actifs que l’ensemble de la population rurale. En effet, le taux net d’activité des hommes migrants est de 84,2 % contre 78,8 % pour les hommes ruraux non migrants. De même, celui des femmes migrantes est de 17,8 % contre 11,4 % pour les femmes rurales non migrantes. Le constat est du Haut-Commissariat au plan (HCP) consenti dans sa dernière édition des « Brefs du Plan ». L’analyse indique que la structure par âge de chacune de ces catégories de la population expliquerait, en partie, les écarts de taux d’activité entre les migrants et les « restés sur place », étant donné que la pyramide des âges des premiers est plus jeune. Autre constat : les hommes migrants sont légèrement moins exposés au chômage que les ruraux, le taux de chômage s’élevant à 7,8 et 8,3% respectivement. En revanche, les femmes migrantes connaissent le même taux de chômage que les femmes rurales (26,5% contre 26,2%). La répartition des migrants ruraux selon le type d’activité révèle que la majorité des hommes sont soit des actifs occupés, à raison de 61,1 %, soit des étudiants, 22 %. Par contre, les femmes sont pour la plupart des femmes au foyer, à raison de 58,1%, ou des étudiantes (15,9%). Cette situation peut s’expliquer, en partie, par ce qui a motivé la migration : l’emploi pour les hommes et le regroupement familial pour les femmes.