Le Conseil de la Concurrence a livré un avis détaillé sur l’état de la concurrence dans les circuits de distribution des produits alimentaires, mettant en lumière des pratiques structurelles qui influencent directement la formation des prix à la consommation et la dynamique concurrentielle du secteur. À travers une analyse fine des marges commerciales, tant dans les circuits traditionnels que dans la grande distribution, le régulateur soulève plusieurs dysfonctionnements susceptibles d’accentuer l’inflation et de réduire la transparence des prix pour les consommateurs.
Premier constat du Conseil de la concurrence : le mode de fonctionnement des circuits de distribution, dominé encore largement par le commerce traditionnel, exerce une influence significative sur les prix de vente finaux. Dans ce circuit, les épiciers appliquent souvent les prix du fournisseur leader à l’ensemble des marques appartenant à une même famille de produits, sans prendre en compte les différences de tarifs d’achat. Par exemple, entre 2021 et 2023, l’écart de tarif de cession pour le beurre atteignait en moyenne 7 DH/kg, mais les prix de vente pratiqués restaient identiques (84 DH/kg), quelle que soit la marque. Même logique pour les pâtes alimentaires en vrac, avec un écart de prix de 1,3 DH/kg pour un prix final fixé à 11 DH/kg.