Mourad Al-Marouai, un enfant de neuf ans, ramassait des emballages et détritus lorsqu’il a été pulvérisé par une mine antipersonnel sur une plage de Hodeida, ouest d’un Yémen ravagé par la guerre. L’accident s’est produit en janvier et ses proches s’en souviennent aujourd’hui avec effroi. « Mourad a soudainement disparu. Je n’ai vu que des mains et des jambes », raconte en tremblant un de ses frères Yahia Al-Marouai, 15 ans, à l’AFP.
Le père de Mourad, Ahmed Al-Marouai, 50 ans, est toujours hanté par les images des membres du corps dispersés. « Je n’oublierai jamais la vue des rapaces s’emparant des morceaux de chair de mon fils avant que les secours n’interviennent », confie-t-il à l’AFP.
« Je ne l’ai pas lavé, ni enveloppé dans un linceul », conformément à la tradition musulmane, poursuit le père de famille. « J’ai juste enterré des morceaux de lui dans un sac en plastique. Comment devrais-je me sentir ? ».