Les ministres européens de l'Energie ont validé lundi leurs objectifs de remplissage des stocks de gaz, sans les réviser malgré la récente chute drastique des livraisons de Moscou, mais restent prudents sur la possibilité d'un plafonnement des prix sur les hydrocarbures russes.
Réunis au Luxembourg, les ministres ont donné comme prévu leur feu vert formel au règlement prévoyant que les 18 Etats membres qui en disposent remplissent leurs réserves souterraines de gaz à "au moins 80%" de leur capacité d'ici novembre. L'objectif du texte, fruit d'un accord à la mi-mai entre Etats et eurodéputés, est de renforcer la sécurité énergétique du continent en réduisant sa dépendance aux hydrocarbures russes, dans le contexte de la guerre en Ukraine.
Le plan, préparé fin mars par Bruxelles, prévoit des objectifs intermédiaires contraignants pour chaque Etat. Ceux-ci n'ont pas été révisés malgré la récente décision de Moscou de sabrer drastiquement ses livraisons de gaz, au point que l'Allemagne, à l'unisson d'autres Etats, sonne désormais l'alarme contre un risque de pénurie. L'UE a accusé de la Russie de "chantage" après ces réductions de livraisons ou leur arrêt touchant une dizaine de pays membres. "Des éléments nouveaux sont intervenus depuis la négociation du règlement, mais nous nous trouvions au 21 juin au-dessus des niveaux de stockage d'il y a un an et dans les jalons fixés" initialement par la Commission, fait valoir un diplomate européen, sans écarter de "nouvelles discussions cet été selon la situation".