Le président tunisien, Kais Saied, a renvoyé 57 juges auprès desquels il a déposé de graves accusations pour "participation à la corruption", "falsification de documents officiels", "dissimulation de personnes impliquées dans le terrorisme et protection des responsables politiques et des partis contre les responsables", selon le Journal officiel tunisien.
Une liste de 57 magistrats a été publiée dans la nuit du 2 juin, au Journal officiel dans un décret justifiant leur révocation pour « dissimulation d’affaires terroristes », « corruption », « harcèlement sexuel », « collusion » avec des partis politiques et « perturbation du fonctionnement de la justice ». L’objectif du président tunisien est de « purifier » le pouvoir judiciaire. « Le devoir sacré nous motive à prendre cette décision historique de préserver la paix sociale et l’État », a déclaré Saied lors de la dernière session du Conseil des ministres.
Le président Saied avait auparavant annoncé « une décision historique », à l’issue d’un Conseil des ministres mercredi soir. Parmi les magistrats limogés qui pourront faire l’objet de poursuites, on trouve un ancien porte-parole du pôle de lutte contre le terrorisme, un ancien directeur général des douanes et l’ancien président du Conseil supérieur de la magistrature (CSM). Les révocations concernent aussi des magistrats soupçonnés d’avoir entravé l’enquête sur les assassinats en 2013 de deux dirigeants de gauche, Chokri Belaid et Mohamed Brahmi, imputés à des jihadistes.