La peine de mort fait toujours l'objet d'un grand débat sociétal et est considérée comme l’un des points-clés de la réforme de la justice pénale. C’est ce qu’a assuré récemment le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi. Dans une réponse à une question écrite du groupe parlementaire du Parti du progrès et du socialisme (PPS), à la Chambre des représentants, le ministre a affirmé que le débat autour de l’abolition de cette peine, initié par les acteurs de différents courants, n’est toujours pas tranché. «Le ministère suit ce débat avec responsabilité et objectivité», a souligné le responsable dans sa réponse. Par ailleurs, M. Ouahbi a affirmé que son département poursuivait son action pour la réforme de la justice pénale à travers la mise en œuvre des dispositions constitutionnelles et l’adaptation du système juridique national aux conventions internationales ratifiées par le Royaume.
Le ministère œuvre également pour l’adaptation de ces dispositions avec les recommandations et les remarques de l’Instance équité et réconciliation (IER) et qui a suggéré plusieurs actions, dont la limitation de la peine de mort aux crimes les plus dangereux comme ils sont définis dans les normes internationales. En attendant le dégagement d’une position claire reflétant la volonté de la société en ce qui concerne la peine de mort, le ministère constate que la majorité des acteurs insistent sur l’importance d’une révision de la liste des crimes passibles de cette peine, lit-on dans la réponse du ministre de la Justice. Partant de ce constat, la politique pénale marocaine se dirige vers l'abolition progressive de la peine de mort à travers plusieurs mesures, a souligné M. Ouahbi. Il s’agit notamment de la réduction, au maximum, du nombre d'articles de loi prévoyant la peine de mort.
