Les députés marocains, membres de la commission parlementaire mixte Maroc/UE, ont interpellé, mardi, leurs homologues européens sur les « violations systématiques » et la « situation désastreuse » des droits humains dans les camps de Tindouf, dans le sud-ouest algérien, où les soi-disant « réfugiés » sont entreposés depuis des décennies.
« Cette situation nous préoccupe en tant que députés marocains car une bonne partie des populations séquestrées dans les camps de Tindouf sont des Sahraouis marocains« , a souligné M. Lahcen Haddad, coprésident de la commission parlementaire mixte Maroc-UE, dans une lettre ouverte adressée aux députés européens.
Il a, dans ce sens, précisé que l’Algérie considère les Sahraouis marocains (ainsi que d’autres venant de la région du Sahel) sur son sol comme des « réfugiés », alors que le Maroc les considère comme des « populations séquestrées » détenues contre leur gré dans les camps de Tindouf.
Bien qu’elle les considère comme des « réfugiés », l’Algérie ne leur applique pas la Convention de Genève de 1951, ni le Protocole de 1967 y afférent. Outre le fait qu’ils sont « entreposés », leur libre circulation est contrôlée et ils ne sont pas autorisés à se rendre dans des pays tiers, ni à exercer une activité lucrative, a fait observer M. Haddad qui a fustigé cet « entreposage » qui est contraire à l’esprit et à la lettre du droit international sur les réfugiés.