Une initiative visant à «établir une mission d'enquête au Maroc» concernant l’utilisation présumée par le royaume, du logiciel espion Pegasus vient d’être déposée au Parlement européen. «Les eurodéputés enquêteront sur la responsabilité qui pourrait incomber à Rabat dans l'espionnage de plus de 200 numéros de téléphone espagnols au cours de l'année 2021, dont ceux du président du gouvernement espagnol et de ses ministres de la Défense et de l'Intérieur», écrit El Espanol.
L'initiative, à laquelle le journal espagnol a eu accès, «soulève la possibilité "d'établir une mission d'enquête au Maroc dans les meilleurs délais"», explique la même source, en précisant qu’elle a été déposée par le groupe libéral Renew. Signée par l'eurodéputé Jordi Cañas (Ciudadanos), elle soutient qu'«en tant que voisin proche, le Maroc est un partenaire privilégié de l'UE dans le domaine de la coopération politique et économique» et donc son éventuel manque de loyauté «doit être pris en compte par les institutions européennes».
Le document indique que «l'utilisation illicite de logiciels espions contre les États membres de l'UE est tout simplement inacceptable et doit faire l'objet d'une enquête». «Nous avons demandé cette mission au Maroc en raison des indications et des soupçons selon lesquels ce pays pourrait avoir été un inducteur d'espionnage sur les téléphones des membres de l'exécutif espagnol», a confié l’élu. «Les dates des attentats coïncident avec l'entrée massive de milliers de personnes à Ceuta face à la passivité marocaine», ajoute-t-il.