C’est un nouvel exploit que vient d’accomplir l’Observatoire astronomique de l’Oukaïmeden. Ce dernier a réalisé une première mondiale en détectant une rémanence d’un sursaut Gamma (GRB pour Gamma Ray Burst, en anglais). Il s’agit d’un flash extrêmement énergétique produit à la suite d'un cataclysme cosmique qui a, de façon inattendue, émis des rayonnements Gamma de très haute énergie longtemps après l'explosion initiale. «L’observation a été effectuée le 14 mai 2022 par le télescope Moss de l’Observatoire de l’Oukaïmeden, 8 heures après que l’alerte ait été donnée conjointement par le télescope spatial Fermi1 de la Nasa et le Satellite Integral2 de l’ESA, tous deux dédiés à la détection des sursauts Gamma», déclare au «Matin» Zouhair Benkhaldoun, directeur de l'Observatoire de l'Oukaïmeden. Ce dernier précise que quand les sursauts sont situés à des distances lointaines, ils peuvent avoir comme source des processus mettant en jeu les étoiles à neutrons, les trous noirs, voire des phénomènes astrophysiques inconnus à ce jour. «Les sursauts Gamma restent à ce jour un mystère et un sujet de recherche très en vogue dans ce qui est désormais connu par “l’astronomie multimessenger”.
Un réseau dénommé GrandMa5 et regroupant plusieurs observatoires autour du globe a ainsi été constitué pour la surveillance de ce phénomène très prisé par les chercheurs», explique le scientifique. Il est à noter que l’observatoire de l’Oukaïmeden, relevant de la Faculté des sciences Semlalia de l’Université Cadi Ayyad a rejoint le réseau GrandMa, il y a quelques mois, alors que les observations ont commencé il y a à peine quelques semaines. «Nous avons entamé les observations tout récemment, en avril dernier avec les télescopes Moss6 et Owl7 de l’Agence spatiale de Corée du Sud et les télescopes de l’Association marocaine d’astrophotographie, tous opérés sur le site de l’Oukaïmeden. Grâce à la qualité de ces télescopes et la qualité du site, nous pouvons détecter des signaux optiques faibles.