Trois auteurs ont assigné en justice l’entreprise spécialisée dans le raisonnement artificiel, OpenAI, qu'ils accusent d'avoir utilisé le contenu de leurs livres pour alimenter le robot conversationnel Chatgpt, a-t-on appris lundi de source judiciaire.
Les écrivains ont également intenté une action contre Meta, auquel il est reproché d'avoir fait de même pour son propre logiciel d'IA générative, LLaMA.
Ces auteurs n'ont pas de preuve directe qu'OpenAI ait bien utilisé leurs livres pour alimenter son modèle de langage, c'est-à-dire pour créer un logiciel, ChatGPT, capable de répondre à des demandes en langage courant et de générer du texte.
Mais ils indiquent, selon le document d'assignation vu par l'AFP, avoir demandé à ChatGPT de proposer un résumé des ouvrages et avoir obtenu, en retour, un contenu "très juste" et conforme au récit de chaque livre, même si "certains détails sont faux".
Concernant l'interface de Meta, LLaMA, les trois écrivains soulignent que le groupe de Menlo Park a reconnu avoir utilisé des librairies en ligne, notamment Bibliotik, qui propose des livres numérisés sans l'autorisation de leurs auteurs ou de leurs éditeurs.
Contrairement à OpenAI, Meta n'a donné accès à LLaMA qu'à un nombre restreint d'utilisateurs et n'a pas encore annoncé de lancement pour le grand public.
Les trois auteurs ne mentionnent pas, à la différence de ChatGPT, avoir demandé à LLaMA de produire un résumé de leurs ouvrages.
Fin juin, deux autres écrivains, la Canadienne Mona Awad et l'Américain Paul Tremblay ("La cabane aux confins du monde") avaient déjà assigné OpenAI devant la même juridiction.
Sollicités par l'AFP, OpenAI s'est refusé à tout commentaire et Meta n'a pas donné suite dans l'immédiat.
En justice, ces actions s'inscrivent dans la lignée d'autres procédures qui visent à policer les pratiques des développeurs de logiciels d'IA générative, qui sont nourris d'immenses quantités de données, dont certaines sont protégées par le droit de la propriété intéllectuelle.