Quelques jours après la chute du régime de Bachar al-Assad, Mohammad al-Bachir, récemment nommé Premier ministre chargé de la transition, a promis de ramener la stabilité et de rétablir la confiance des Syriens dans leurs institutions.
Lors de sa première déclaration à Al Jazeera, Mohammad al-Bachir a assuré que le gouvernement intérimaire s’efforcera de maintenir la continuité des institutions et d’éviter la désintégration de l’État. « Il est temps pour le peuple syrien de retrouver calme et stabilité », a-t-il affirmé.
Le chef du groupe rebelle Hayat Tahrir al-Sham (HTS), Abou Mohammad al-Jolani, a également rassuré : « Le pays n'est pas prêt pour une autre guerre. » Ces propos interviennent alors que la coalition rebelle, menée par HTS, a pris Damas après une offensive rapide, obligeant Bachar al-Assad à fuir en Russie.
Le Conseil général de la coalition a désigné al-Bachir pour diriger le gouvernement transitoire jusqu’en mars 2024. Né en 1983, ce dernier a précédemment supervisé l’administration des rebelles dans la région d’Idleb, fief de HTS.
Les rebelles ont consolidé leur position, prenant également la ville stratégique de Deir Ezzor, tandis que les forces kurdes se sont retirées vers les zones périphériques. Sur le plan international, les États-Unis, par la voix d’Antony Blinken, se sont engagés à soutenir un futur gouvernement inclusif, tandis que l’Union européenne a mis en garde contre les défis à venir, espérant éviter les erreurs des transitions en Irak, Libye ou Afghanistan.
La chute du régime a permis l’ouverture de prisons tristement célèbres, comme celle de Saydnaya, où des milliers de détenus avaient disparu. Les Syriens s’efforcent de retrouver des proches perdus dans un système carcéral marqué par des décennies de répression brutale.
Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), plus de 100 000 personnes sont mortes dans les prisons du régime depuis 2011. Les Casques blancs ont demandé à l’ONU de faire pression sur la Russie pour obtenir les plans des prisons secrètes du pays.
Israël, inquiet de l’instabilité à sa frontière, a mené des frappes aériennes contre des sites militaires en Syrie, affirmant vouloir «empêcher qu’ils ne tombent aux mains d’éléments terroristes ».. Par ailleurs, l’armée israélienne s’est positionnée dans la zone tampon du Golan pour y établir une zone sécurisée.
Malgré l’amnistie promise aux soldats subalternes, l’OSDH a rapporté que 55 soldats syriens en fuite ont été exécutés par l’État islamique dans le désert syrien. Par ailleurs, des affrontements entre milices pro-turques et forces kurdes ont fait plus de 200 morts dans le nord du pays en trois jours.
Alors que la transition politique débute, les défis pour le gouvernement intérimaire restent immenses. Le peuple syrien, épuisé par des années de guerre, espère un avenir de paix, mais le chemin reste semé d’embûches.