Le ministre israélien d’extrême droite, Itamar Ben Gvir, a ravivé les tensions en Israël après avoir exprimé son désir de voir une synagogue érigée sur l’esplanade des Mosquées, l’un des lieux les plus sensibles de Jérusalem. Lors d'une interview accordée à la radio militaire israélienne Galeï Tsahal, Ben Gvir a clairement exprimé ses vues controversées, remettant en question le statu quo en vigueur sur ce site sacré, qui est administré par la Jordanie mais dont l'accès est contrôlé par Israël.
Depuis qu'il a rejoint le gouvernement en décembre 2022, Ben Gvir a effectué au moins six visites sur ce lieu sacré, des actions perçues comme provocatrices tant par les Palestiniens que par plusieurs capitales internationales. Lors de son entretien, il a affirmé que, s'il en avait la possibilité, il placerait un drapeau israélien sur le site et envisagerait même la construction d'une synagogue. Ces déclarations ont immédiatement suscité des réactions négatives, tant en Israël qu'à l'étranger.
L'esplanade des Mosquées, troisième lieu saint de l'islam, est construite sur les ruines du second temple juif, un site sacré pour les juifs détruit en l’an 70 par les Romains. En vertu du statu quo établi après la guerre de 1967, les non-musulmans peuvent visiter ce site à des heures spécifiques, sans y prier. Cependant, cette règle est de plus en plus souvent violée par des groupes de juifs nationalistes.
La réaction du gouvernement israélien n'a pas tardé. Le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu a réaffirmé qu'il n'y avait aucun changement dans le statu quo, soulignant que les décisions sur ce site étaient prises par le gouvernement et non par des ministres individuels. Cependant, Ben Gvir a maintenu que la politique actuelle permettait aux juifs de prier sur l'esplanade, ce qui a provoqué une nouvelle déclaration de Netanyahu, réaffirmant l'absence de changement dans la gestion du site.
Les réactions à ces propos ont été vives, notamment de la part du ministre de la Défense Yoav Gallant, qui a averti que les actions de Ben Gvir pourraient mettre en danger la sécurité de l'État d'Israël. Sur la scène internationale, les propos de Ben Gvir ont également été condamnés. La Jordanie a annoncé qu'elle envisageait des actions juridiques internationales pour protéger les Lieux saints, tandis que la diplomatie saoudienne et le ministère qatari des Affaires étrangères ont dénoncé ce qu'ils considèrent comme des provocations dangereuses.