Plan d'urgence de l'Education: nouveaux rebondissements dans le dossier de corruption

Plan d'urgence de l'Education: nouveaux rebondissements dans le dossier de corruption

La Brigade Nationale de la Police Judiciaire (BNPJ) a remis à la Cour d’Appel de Marrakech, une partie substantielle du dossier concernant des actes de corruption liés au Programme d’urgence de réforme de l’éducation.

« Le Procureur du Roi près la Cour d’Appel de Marrakech a reçu un volumineux dossier traitant des détournements de fonds dans le cadre du programme d’urgence de réforme de l’éducation. À l’heure actuelle, ce dossier est en cours d’examen en perspective de la prise des mesures adéquates », a fait savoir Mohamed El Ghallousi, Président de l’Association marocaine pour la protection des biens publics (AMPBP). 

L’avocat engagé a mis en évidence le potentiel de ce dossier pour provoquer la chute de plusieurs individus en position de responsabilité qui ont été impliqués dans la gestion du secteur éducatif. 

Ces personnes ont trempé dans le détournement de plus de 44 milliards de dirhams, alloués au programme, en recourant à divers stratagèmes tels que la contrefaçon et l’exploitation de failles juridiques, a-t-il souligné.

« Ce dossier commence progressivement à se dénouer, laissant entrevoir les premiers résultats des investigations judiciaires. Après que la Cour d’Appel de Fès ait entamé les procès de certains responsables accusés dans le cadre de cette affaire, la Cour d’Appel de Marrakech prend désormais le relais, a estimé le président de l’AMPBP Mohammed El Ghallousi.

Le militant a exprimé son optimisme quant à cette étape, cependant, l’Association marocaine pour la protection des biens publics a d’ores et déjà formulé la requête, à la suite du scandale lié au programme d’urgence de réforme de l’éducation, que les plus hauts responsables soient également soumis à des obligations de reddition de comptes.

« C’est un scandale et une vache à lait dont ont profité de hauts responsables, s’enrichissant aux dépens d’un secteur vital, laissant ainsi les enfants du peuple et l’éducation dans une situation misérable, sans qu’ils ne soient punis ou même entendus par la police judiciaire » , a déclaré avec fermeté El Ghalloussi.

Dans ce sens, El Ghalloussi a insisté sur la nécessité impérieuse de poursuivre et de juger Ahmed Akhchichine, ancien ministre de l’Éducation nationale sous le gouvernement El Fassi (2007-2011), qui malgré ce scandale de corruption glagrante, a été nommé au sein du Conseil Supérieur de l’Éducation. Ce Conseil même qui est censé tracer les contours et les orientations de la réforme de l’éducation dans le pays.

Le président a également souligné l’importance de poursuivre les proches collaborateurs de l’ancien ministre, un cercle restreint qui n’a pas encore été touché par les poursuites judiciaires jusqu’à présent.

« Quand verra-t-on enfin les citoyens marocains se débarrasser de l’ère de la partialité dans l’application de la loi, et assister à la mise en jugement des ministres et hauts responsables impliqués dans des affaires de corruption et de dilapidation des deniers publics, en vertu de l’obligation de reddition de comptes ? », s’est interrogé El Ghalloussi en conclusion.

 

cndp

Déclaration N° : D-NL-189/2020

Dossier presse : 2022/02

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