Le développement des itinéraires de la cocaïne vers et à travers le Maroc pourrait avoir été «facilité par des itinéraires de longue date pour le trafic de résine de cannabis vers l'Espagne», indique cette semaine l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), dans un nouveau rapport.
La production mondiale de cocaïne a fait un bond spectaculaire au cours des deux dernières années, après un ralentissement initial causé par la pandémie de Covid-19, a indiqué jeudi l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC). Dans un nouveau rapport mondial sur la cocaïne 2023, l’office a expliqué que la culture de la coca a grimpé de 35% entre 2020 et 2021, un niveau record et la plus forte augmentation d'une année sur l'autre depuis 2016. Cette hausse résulte à la fois de l'expansion de la culture du cocaïer, l’arbre produisant des feuilles de coca, et de l'amélioration du processus de conversion du cocaïer en chlorhydrate de cocaïne.
Le Maroc est cité à plusieurs reprise dans ce rapport mondial. L’ONUDC indique que «les chaînes d'approvisionnement établies qui servaient à l'origine au trafic de résine de cannabis du Maroc vers le reste de l'Europe, notamment les Pays-Bas, en passant par l'Espagne, pourraient avoir été adaptées pour assurer également le trafic de cocaïne destinée aux distributeurs des Pays-Bas». Il semble que ces itinéraires de trafic soient gérés par des réseaux basés à Gibraltar, ajoute-t-on. Le rapport affirme que les autorités marocaines font état d’une part «faible mais croissante» des flux de cocaïne entrant au Maroc par voie terrestre et depuis les pays d’Afrique subsaharienne, atteignant 23% en 2021.